jeudi 11 septembre 2014

Quand je m’amuse à jouer au « Sherlock Holmes »,…



Bien des meurtres se sont déjà commis dans ce pays aux mille et une collines vertes qui sort de plus de dix années de guerres civile. Mais jamais assassinat n’avait était si étonnant par les victimes (des religieuses sexagénaires), surprenant, incompréhensible par son déroulement, hors du commun, et surtout, choquant de part son caractère ignoble et méchant.

C’est ce dimanche passée, exactement le 7 Octobre 2014, que trois (d’abord deux puis trois) religieuses de la paroisse Kamenge ont été sauvagement assassinées par décapitation. Je ne veux pas relater ici le déroulement et tous les détails de cet acte ignoble. Les journalistes dont la plume le fait mieux que moi s’en sont déjà occupés.

J’ai surtout été choqué de voir le déferlement de beaucoup de polémique autour de cette mort, certain frôlant même « l’incident  diplomatique, d’après mon ami Roland Rugero du Journal « Iwacu». Un énième preuve amère, témoignant de la vivacité des germes de la haine ethnico-politique qui a minée nos sociétés des grands lacs africains, cela depuis les indépendances.

Mais cet assassinat a aussi réveillé en moi l’amoureux des romans et films policiers que je suis. Beaucoup de détails dans ce triple homicide renvoient directement aux analyses de plusieurs personnages de romans et de films policiers.

En réfléchissant sur les faits tel que relatés dans les medias, je n’arrête pas de revoir dans ma tête la série télévisée « Criminal Mind » dont l’intrigue est centré  sur les affaires de meurtre résolues par le Département des Sciences du Comportement du « Bureau Fédéral d’Investigation » américaine (F.B.I en anglais). Ce département pratique ce qu’on appelle le « profiling ». Ca consiste à résoudre un meurtre en commençant par établir le profile psychologique et physique du meurtrier. Ce profile se dégage de l’analyse des faits et de la scène du crime.

Amusons-nous alors à essayer de faire un tel travail. Ne connaissant même pas encore le meurtrier, on peut déjà poser l’hypothèse que pour tuer deux personnes, même d’âges avancés, en les égorgeant et en veillant a ce que les victimes ne poussent aucun cris audible a l’extérieur (en supposant que l’acte est commis a l’intérieur d’une maison), il faut être fort physiquement ou a plusieurs, et surtout bien maitriser une telle sale besogne.  

Le meurtre s’est commis à l’intérieur d’une maison. Ladite maison se trouve dans un enclos ayant une clôture en brique cuites. Il y avait aussi des sentinelles. Le premier meurtre s’est commis, d’après la police, entre 16h et 17h30. Peu importe la saison, à Bujumbura, et à cette heure, la visibilité est encore grande, et permet la distinction nette des objets et des personnes. Tous ces éléments mis ensemble, on peut alors analyser l’entrée de l’assassin dans l’enclos et dans la maison. Il aurait pu être vu. Mais cela n’a pas été le cas (1).

Une fois a l’intérieur de la maison, l’assassin n’a pas eu a forcer les portes, d’après la police, vue qu’aucun signe d’effraction n’a été constaté (2).

En combinant (1) et (2) : Implication : soit l’assassin a été introduit par quelqu’un de l’intérieur, soit il connaissait les lieux d’avance ; ou encore, l’assassin serait une connaissance des victimes, par conséquent elles n’auraient pas eu a s’inquiéter de sa présence, et lui aurait même ouvert la porte et lui auraient proposé d’entrer, tout comme l’aurait fait les sentinelles, bien avant elles, à la porte d’entrée principale.

Poursuivons notre réflexion. Cette fois ci, venons-en au crime lui même. Les victimes ont toutes été égorgées (3). L’assassin a donc utilisé un même mode opératoire. Malheureusement, on ne sait pas quel instrument il a utilisé. Il serait intéressant d’avoir l’arme du crime pour analyse aussi.

Dans les premières heures de la découverte des deux premiers cadavres, la police a affirmé que « visiblement » les victimes auraient été violées. Dans un article publie par après par le Journal Iwacu, sur base d’un rapport médical, il a été affirme qu’il n’y a pas eu viol ou agression sexuelle sur les victimes (4).

Partant de (3) et (4) : l’égorgement traduit une volonté bien manifeste de « vraiment éliminer » une vie. C’est un acte qui prouve la détermination de l’assassin. Il élimine ainsi toute possibilité de « gucika kw’icumu », d’échapper à la mort. S’il y avait eu viol, le triple homicide aurait démontré un caractère psycho-pathologique de l’assassin du fait que la présence d’un viol sexuel dans un meurtre, avant ou après commission de celui-ci, traduit toujours ce caractère. Dès lors, on peut se dire que l’assassin a git par conviction et détermination, et non sous l’emprise d’une quelconque pathologie d’ordre psychologique.

Le troisième homicide est aussi étonnant que les deux premiers. L’assassin serait-il revenu sur les lieux du crime pour éliminer sa troisième, et ainsi supprimer un potentiel témoin ? Ou serait-il resté cacher sur le lieu du crime, attendant le bon moment pour la tuer ? Je ne saurai le dire. Mais personnellement, j’éliminerais la deuxième hypothèse vue que la police affirme avoir fouillé de fond en comble toute la maison après découverte des deux premiers cadavres.

Et si le meurtrier serait revenu sur le lieu de son premier forfait pour y commettre un deuxième, comment a-t-il pu tromper la vigilance des policiers postés à l’entrée et des sentinelles présents l’intérieur de l’enclos ? Me serais-je précipité en éliminant la deuxième hypothèse ? J’ai beau me bruler les neurones, je ne vois pas d’autres scenarios possibles.

. . .

En surfant sur mon compte Facebook ce matin, j’ai vu la photo du meurtrier. Je l’ai bien et longuement regarde. Puis je suis allé à Kamenge. Deux ou trois personnes que j’ai rencontrée disent connaître ce « type ». Il le qualifie de fou. Ils disent même qu’il a un frère jumeau, lui aussi encore plus fous. (Le meurtrier ayant comme nom de famille « Butoyi », un « Bukuru » existe sans doute quelque part. Donc il est for probable qu’il ait un frère jumeau). La folie ne se lisant pas sur le visage, le meurtrier m’a semblé simple, ordinaire, et sans histoire. Mais son triple homicide, quant à lui, semble bien plus complexe que ne l’est l’auteur. Il me semble qu’une analyse plus minutieuse et professionnelle pourrait révéler bien plus d’intelligence dans les faits de l’homicide que le meurtrier lui même ne semble avoir. Ce qui accentuerait d’avantage le caractère « hors du commun » du triple meurtre.



vendredi 13 juin 2014

Fin du "Foot-Samba"?


La coupe du monde a démarre hier. La tradition a été bien respectée : le pays organisateur a remporté le match d'ouverture. Mais le Brésil auquel je m'attendais est un tout petit peu différent de celui que j'ai vu hier. Je m'attendais au football-samba comme le Brésil a toujours su nous le présenter à travers des joueurs comme Rivaldo et Roberto Carlos aux pieds gauches magiques, Cafu, Ronaldo et les autres de cette trempe là.

Les « Oliverde » d’hier soir nous ont fait voir un foot à mon avis très académiques, avec moins de «street football ». Il paraît que c’est aussi la tendance du foot moderne. Mais quand il s’agit du Bresil, je m’attend toujours a un football diffèrent, combinant dance et sport a la manière du « capoeira ». Je m’attends a ce foot où les joueurs, jouant avec leur intelligence, y mettent du cœur aussi, de la sensualite, et donnent du spectacle au public.

Tout fan du Bresil le sait bien que, traditionnellement, et surtout quand le bresil menait au score, vers les dix dernieres minutes du match, la samba commencait. Les « oliverde », conscients  de la victoire deja acquise, se lachaient alors et nous transportaient dans une sorte de carnaval footbalistique aux allure de danse. Des noms comme Neymar, Marcello, Hulk, n’ont encore rien évoqué dans les esprits des fan du foot-samba. Il leur reste encore à nous convaincre.

Voilà le Brésil auquel je m’attendais. Voilà le Brésil dont le public féminin aussi s’attend, car, il faut bien le dire, je n’ai jamais vu une équipe de foot masculin avec un si grand public féminin. Hier soir, toute « boujinoise » qui se respecte etait fan du Brésil. C’est sans doute le foot-samba qui, loin d’être seulement un sport, loin d’être seulement, comme me le disait une « frangine », un groupe de 22 gars qui courent derrière un ballon, est aussi une passion tout droit venue de la terre brésilienne aux mille et une beautés physiques et naturelles, mêlant le concept du « sexy » au ballon rond.  

Mais je me refuse de croire que le temps du foot-spectacle est fini ; et qu’il faudrait maintenant faire place à la tactique de marquage de but seulement et aux stratégies d'attaque et de défense. No more "cenga" a la brésilienne we will see again ? No more "feintes" a la Jay Jay Okocha we'll enjoy again ? No more « passes » a la Ronaldigno we will appreciate again ? Ca serait dommage, mais espérons que ce n'est que le début, le meilleur restant toujours à venir. Il nous reste encore 29 jours de foot, et déjà, l’éventualité d’une rencontre Brésil-Ghana m’allèche.


mardi 27 mai 2014

« La montée du FN en France », vue par un Gondwanais lamda


Pas facile de comprendre la politique française, et de surcroit celle européenne, surtout en ce moment. On se réveille un bon matin et c’est partout, dans les medias et les réseaux sociaux, “Tempête FN”, “Séisme FN”,… et de telles réactions vont même jusqu’à l’autre côté de l’Atlantique. La victoire du « Front Nationale » de Marine Le Pen aux élections européenne a constituée un véritable déferlement de réactions de tout genre, allant de l’étonnement à l’indignation, en passant par la peur.

En France, pays des droits de l’Homme et de la liberté ! Ces deux grandes valeurs, aujourd’hui internationales (enfin, presque), ont pris leur élan de cette terre française. La liberté y est tellement implantée qu’elle a permis le développement des idées que prônent le FN : « La France aux Français ». Chose normale. En effet, si on prône la liberté de pensée, et bien les gens pensent. Il faudrait peut être préciser en bas de page que les idées  dites « extrémistes » sont exclues, ne feront pas objet de pensée. Pas du tout facile deh !

Si un système politique permet, sur fond de démocratie et de liberté, l’existence des tendances qualifiées d’ « extrêmes », et bien, ce même système aussi en permet implicitement l’évolution et le développement.

Chaque fois que le FN arrive en tête dans une élection, on assiste à une vague d’indignation, des propos du genre « c’est un vote sanction », comme si le score du FN sortait toujours de nul part. On essaie de nous présenter l’électeur FN, a nous autres « Gondwanais », comme un simple d’esprit, un électeur qui vote par erreur, sans conviction, un électeur qui, après avoir glissé son bulletin de vote dans l’urne, s’étonne après « Oh mon Dieu j’ai vote FN !», un électeur capricieux qui chercherait, juste par son vote, à attirer l’attention des autres tendances politiques. Un électeur qui est un peu comme nous quoi. lol !!!

Parce que, pourquoi vouloir prendre conscience après les résultats des urnes d’une réalité qui a toujours été là ? C’était pareil aussi en 2002, Jean Marie Le Pen arrivant au deuxième tour, presque toute la France, au lieu de se demander comment était-il arrivée au deuxième tour, s’est plutôt rangée du côté de Jacques Chirac, et il a été réélu. « Ils ont ainsi fait bloc à l’extrémisme », qu’ils disaient.

Maintenant que le FN réalise le plus grand score électoral de son histoire, nous assistons encore une fois à une campagne médiatique contre le FN. A regarder et écouter les medias français internationalement connu, leurs titres parlent tous d’un « Séisme » provoqué par la montée du FN. Mais je me demande aujourd’hui comment doit se sentir maintenant l’électeur FN, celui qui, un bon matin, se réveille, son choix déjà bien fait, et exerce en son âme et conscience son droit de vote, et vote FN ? Ce gars là, nous est aujourd’hui présenté comme le « bad guy », l’extrémiste, l’ennemi de la France black-blanc-beurre, le détracteur de la diversité culturelle, ennemi de « plus d’Europe »,…et j’en passe. 

A ce gars, à ce français, puisqu’il faut l’appeler par ce qu’il est, que devrait-il faire de son droit de vote ? Pourquoi le lui reconnaît-on si, après qu’il l’ait exercé, il entend dire que, par son vote, il a provoqué un « séisme », une catastrophe politique, il a fait monter l’extrémisme ? Quel message lui envoi-t-on aujourd’hui ? Est-ce que l’expression gondwanaise « Watoye nabi ! » (Tu as mal voté !), peut-il s’appliquer à lui aussi ? Et tel que les élections européennes viennent de nous le prouver, cet électeur français n’est plus seul. Ils sont nombreux ces hommes et ces femmes. Et pas seulement en France. Bientôt, ces électeurs se retrouveront dans l’un des célèbres proverbe gondwanais : « Umwana yankwa, niwe akura » (C’est l’enfant haï et délaissé qui grandit). Tchiee !!

Si la démocratie était un système parfait, alors, comme la justice, elle serait aveugle. Elle permettrait, par ses mécanismes, de manière automatique, l’émergence de n’importe quelle  tendance portée par les électeurs, à condition que ceux-ci, le fasse dans leur forte conviction, sans aucune orientation ou influence externe, et dans le respect des droits et libertés. De ce fait, aucun score de n’importe quel parti politique ne devrait être source de polémiques si les élections se sont déroulées dans le plus grand respect des règles de l’art. Ainsi, ça serait cette fameuse « volonté du peuple » qui s’exprimerait.        

      

vendredi 17 janvier 2014

Les "Intamba" au CHAN 2014: Difficultes financieres What!?


Les gens se disent d’une même nation parce qu’ils partagent un même sentiment d’une commune appartenance sociale, historique ou politique. Lors de certains évènements, les mêmes gens se sentent solidaires, prêt à partager des joies, des sourires, mais aussi des  peines qui, vécues communément, paraissent moins pénibles. Parmi ces évènements, le football est un des meilleurs.

Le foot, véritable sport populaire par excellence de par sa facilite à se pratiquer, vue qu’on le retrouve dans les rues de toutes les bidonvilles de quasiment toutes les villes du monde, et même dans les campagnes.

Le Burundi aussi est une nation du foot. Je n’étalerai pas ici toutes les victoires que les « Intamba mu rugamba » ont déjà remportées au niveau national ou international. Mais j’aimerai parler ici des « Intamba », présents dans cette édition du CHAN. C’est vraiment une très bonne occasion.

Dans un pays comme le Burundi où nous avons souvent la tête, les yeux et les oreilles sur ce qu’a dit ou fait tel ou tel autre politicien, voir les « Intamba » à la CHAN devrait être une occasion de varier nos distractions sociales ou nos engagements à la citoyenneté. Mais surtout, c’est en fait une bonne occasion de nous retrouver tous ensemble autour d’un même but : voir les « Intamba » jouer au foot et gagner !! Un vrai catalyseur social qu’est le foot !!

Nous avons sans doutes des problèmes bien plus sérieuses qu’une compétition de foot, mais la présence des « Intamba » au CHAN, soyez-en fier chers compatriotes. Franchement j’étais très mal à l’aise en entendant que notre équipe nationale avait des difficultés financières. Je me suis dit : « What ! Comment se fait-il qu’un des plus grand outil de marketing puisse avoir des difficultés financières ? » Vous me demanderez quel est donc cet outil ? Eh bien je vous répondrais qu’un groupe de 22 jeunes gens, des sportifs aux corps athlétiques, au style d’habillement  et coiffures très SWAGG ; plus « marquetable » que ca, on meurt !!! Peut être vous aussi, tout comme moi, vous vous demandez pourquoi on a pas vu nos « Intamba  mu Rugamba » sur un de gros panneaux publicitaires que nous voyons dans la ville de Buja ? Pourquoi, sur des maillots portés par 11 athlètes (tel que décrits ci-haut) jouant dans un terrains de foot entouré de dizaine de cameras diffusant des images sur tout le continent africain et ailleurs sur la planète, il n’y apparaît aucun nom d’une entreprise locale, voir internationale ? Et pourquoi je ne trouve nul part où je peux acheter un maillot des « Intamba » aux couleurs nationales et le porter ? Et nos « Intamba » qui ont des difficultés financières !!

Photo de www.ffb.bi 
Et au moment où je finis ces quelques lignes, mon téléphone sonne. C’est un sms. On me demande d’envoyer un texto vide à un numéro si je veux suivre toutes les activités des « Intamba » au CHAN. J’espère que les « Intamba » toucheront au moins quelques sous sur mon sms vide, vue que c’est eux qui donnent le spectacle. Hahaha !!!